Racha Mounaged
Poétique de la ruine
et de la trace.
BIOGRAPHIE
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Née à Tripoli, au Liban, j’ai grandi entre les langues, les frontières et les silences. L’écriture s’est imposée très tôt comme un refuge et une nécessité.
Formée en classe préparatoire BCPST en France, j’ai cherché à réconcilier ce que l’on oppose trop souvent : le rationnel et le sensible, la science et les humanités. Ce chemin m’a menée à la littérature.
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Aujourd’hui, j’écris depuis Bruxelles, à la croisée du présent et de la mémoire. J’explore l’exil, la transmission et la métamorphose à travers des voix fragmentaires et féminines. ​Lauréate d’une bourse d’écriture de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2021, je travaille sur les traces des traumas et des secrets familiaux. J'aimerais en effet tisser des liens entre mythologie, psychanalyse, biologie et poésie.
Je ne l’ai pas fait exprès, mais le roman sur lequel je travaillais s’est fracturé, laissant émerger une langue fragmentaire. Avec le recul, je crois que cette forme d’écriture rend plus justement compte de l’expérience de perte et de cassure qui marque les personnes issues de mon pays natal et de ma région. Mais le rire en fait aussi partie. Ceux qui viennent de pays meurtris le savent bien : chaque instant vécu compte, et chaque éclat de joie est une victoire arrachée à la nuit.
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En cours de route, j'ai découvert qu'il était possible d'écrire depuis la faille, et qu'un récit pouvait s'affranchir de la linéarité. ​Je ne cherche plus à recoudre ce qui s’est brisé : j’épouse la forme des fractures : les fragments, les voix multiples témoignent d'une manière d’habiter le réel autrement. Mon esthétique est probablement celle d'une dissociation assumée et transformée en langage.
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Et je crois que ceux qui ont traversé savent ouvrir le chemin.
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